Relation conjugale entre ‘kawama’ et préservation

Relation conjugale entre ‘kawama’ et préservation*

Rachid Kahus[1]

L’Islam s’est beaucoup préoccupé de la famille tout en insistant sur le fait de la protéger ainsi que sur les droits de chacun de ses membres. Image minimale de la société et son pilier essentiel, c’est le berceau de l’enfant influant nécessairement sur sa personnalité durant les différentes phases de sa vie, il acquiert dans ce milieu principes et dogmes.

Afin de parvenir à ce but, la loi islamique a esquissé un cadre distinct tout en précisant les responsabilités de chacun des membres de la famille selon ses capacités physiques et psychiques. L’objectif final est de former une famille heureuse dont les fondations sont : la consultation, la compréhension, la coopération et l’altruisme. C’est la condition qui garantit à toute la société sérénité et continuité.

D’après le Coran et la Sunna, les responsabilités les plus importantes sont la vigilance et la préservation. Allah, le Tout Puissant, dit :

(Les hommes prennent soin des femmes et s’occupent de leurs affaires pour la bonne raison qu’Allah a accordé aux hommes un mérite spécifique par rapport aux femmes, et en raison des dépenses et de la responsabilité qui incombent aux hommes au profit des femmes.

Les femmes pieuses obéissent à leur Seigneur ainsi qu’à leurs époux et préservent ce qui appartient à leurs époux durant leur absence puisqu’Allah les a créées disposées à remplir cette mission)[i] (Al Nissa’a, 34)

Cette aya présente les responsabilités des deux époux afin de protéger la famille de tout danger tout en lui assurant bonheur et quiétude.

La responsabilité commence avec le mariage légitime entre homme et femme. S’ensuivent bien d’autres pour assurer à tous droits et devoirs, besoins et intérêts dans ce bas-monde et dans l’au- delà.

N’en déplaise aux féministes et aux défenseurs des droits de la femme, l’Islam ne favorise nullement l’un des deux époux mais répartit les tâches  familiales selon leur nature et leurs capacités. Ibn ‘Umar, qu’Allah l’agrée, lui et son père, relate que le Messager d’Allah, paix et bénédiction d’Allah soient sur lui, a dit : « Chacun d’entre vous est un gardien et chacun d’entre vous est responsable de son ‘troupeau’ : l’imam est un gardien, responsable de son ‘troupeau’ ; l’homme est un gardien pour sa famille, responsable de son ‘troupeau’ ; la femme est une gardienne de sa maison, responsable de son ‘troupeau’ ; le serviteur est un gardien quant aux biens de son maître, responsable de son ‘troupeau’. Chacun d’entre vous est donc gardien et responsable de son ‘troupeau’.»[2]  

[Hadith authentique rapporté par Al-Bukhârî et Muslim]

Selon la loi divine, la famille se compose de deux pôles – les deux époux – dont les responsabilités se complètent dans une ambiance chaleureuse permettant  l’adoration d’Allah  et l’observation de ses préceptes dont l’éducation d’une nouvelle génération.

Par conséquent, le fait de ne pas assumer ces responsabilités mène, inévitablement, à une famille incohérente et à une société fragile. De là, vient l’importance cruciale d’une étude approfondie et non traditionnelle, des responsabilités familiales à la lumière du Saint Coran, des Hadiths  et de la biographie du Prophète, paix et bénédiction d’Allah soient sur lui, véritable  modèle inspiré du Coran. Toutes ces sources présentent des solutions aux problèmes rencontrés, surtout de nos jours, où la vie se complique de plus en plus.

Premièrement : la responsabilité du mari (la vigilance)

L’Islam – à travers le Coran et la Sunna – a bien précisé les principes de la protection de la famille pour assurer sa cohésion. Pour y parvenir, les responsabilités sont réparties entre les deux époux : au mari, il a confié la garde et la veille ; à la femme, il a confié le maintien et la protection. La différence entre les missions de chacun d’entre eux répond aux besoins de la société musulmane selon les étapes de son évolution. Par conséquent, les familles stables et cohérentes sont celles dont les parents sont unis par la piété et la crainte d’Allah. Il suffit que l’égoïsme et la rivalité interviennent pour que le démon se faufile pour détruire cette relation conjugale.

En effet, Allah a prescrit à l’époux d’être ‘ka’em’ envers sa femme : loi divine pour instaurer l’ordre au sein de la famille. Que signifie ce terme ? Ses raisons et ses limites ?  Et quelle est sa relation avec l’aya (Mais les hommes ont cependant une prédominance sur elles.) (Al Baqara, 228) ?

  • Le sens de la ‘kawama’, ses raisons et ses limites :
  1. Sens dans la langue arabe

La « Kawama » est le fait d’assumer la responsabilité de quelque chose, c’est aussi l’action de veiller sur une personne.

En Islam, le mari est considéré comme le « Kaiyem » le gardien et le veilleur pour son épouse,[3] le responsable de sa protection ainsi que de la gestion de ses affaires. Il ne doit pas pour autant ni l’opprimer ni la priver de ses droits.

Le terme lui-même signifie la gestion et la protection de la famille[4]. Celui-ci se décline en : « Suffisance, garde et dépenses. »[5]

Il y a deux genres de « Kawama » : générale ou majeure, c’est la responsabilité du gouverneur ou du président envers son peuple ; spécifique ou mineure, c’est celle de l’homme envers sa famille, en être responsable, protéger les membres de sa famille, gérer les dépenses, tout ce qui concerne le mariage ou le divorce.

En effet, les savants désignent par « Kawama » deux genres de responsabilités :

  • Responsabilités acquises :
  • La responsabilité confiée par le juge à une personne adulte : être le tuteur d’une personne mineure pour gérer ses affaires financières.
  • La responsabilité confiée à une personne pour garder et pour investir des fonds suivant les conditions précisées du donateur.
  • Responsabilité légitime ou originale :
  • La responsabilité confiée au mari pour gérer les affaires de sa famille, répondre aux besoins de ses membres et les protéger.

Toutes les significations précédentes, se complètent entre elles pour insister sur l’idée de la « kawama ». Au sein du couple, l’homme est chargé de subvenir aux besoins de sa femme et de ses enfants, leur inculquer les préceptes religieux à travers son comportement, il se doit d’être un exemple à suivre. Comme le disent les ayat suivantes : (O vous qui avez cru! Préservez vos personnes et vos familles, d’un Feu dont le combustible sera les gens et les pierres, surveillé par des Anges rudes, durs, ne désobéissant jamais à Allah en ce qu’Il leur commande, et faisant strictement ce qu’on leur ordonne.) (Al Tahrim, 6)

(Les hommes prennent soin des femmes et s’occupent de leurs affaires pour la bonne raison qu’Allah a accordé aux hommes un mérite spécifique par rapport aux femmes, et en raison des dépenses et de la responsabilité qui incombent aux hommes au profit des femmes.) (Al Nissa’a-34)

La suprématie de l’homme lui est accordée en fonction de certaines de ses caractéristiques : la sagesse, la bonne gestion et la force physique. Celle-ci concerne également les dépenses du mariage puis celles quotidiennes de subsistance. A ce propos, Ibn Abbas dit : « Les hommes ont le statut d’émir auprès de leurs femmes.[6]» Tout cela devrait se dérouler dans l’entente, la consultation et l’affection. Allah, le Tout Puissant, dit :

 (Et l’un de Ses Signes encore est d’avoir créé pour vous, et à partir de vous, des épouses auprès desquelles vous trouvez calme et repos. Il a établi entre vous deux, affection et pitié. Il y a certes là des Signes pour des gens qui savent réfléchir) Al- Roum- 21  (C’est Lui Qui vous créa d’un seul être, et Qui (de ce même être) tira son épouse afin qu’auprès d’elle, il trouvât le calme et le repos. Et quand il l’eut approchée, elle en conçut d’abord une grossesse légère (qui ne l’empêchait point de se mouvoir), puis quand elle se sentit plus lourde, tous les deux invoquèrent ainsi leur Seigneur : « Si Tu nous accordes un (enfant) sain, nous Te serons vraiment reconnaissants. ») (Al A’raf, 189)

De là, les membres d’une maison où règnent l’amour, la fraternité, la compréhension, l’affection et la coopération seront certes heureux dans ce bas- monde et dans l’au-delà. Par contre, si l’homme est arrogant et autoritaire, les membres de la famille vont souffrir du manque d’amour et de l’incompréhension. Il y a là la raison principale des problèmes et des crises qui sapent les fondations des maisons musulmanes de nos jours.

Cheikh al-Charaoui[7], qu’Allah lui accorde sa miséricorde, explique le sens du terme « Kawama » en disant : dire d’une personne « ka’im » auprès d’une autre, donne l’impression qu’il y a une personne assise, et l’autre debout. Cette aya الرجال قوامون على النساء)) (Al Nissa’a, 34) signifie donc que les hommes sont chargés de prendre soin des femmes, de répondre à leurs besoins et d’être à leurs services, bref réaliser toutes les tâches nécessaires les concernant. C’est une mission attribuée à l’homme et pour laquelle il doit accomplir et déployer de grands efforts.

Par ailleurs, la femme à son tour, est investie d’une mission que l’homme est incapable d’accomplir : être enceinte et accoucher.                         Si on considère les missions de l’homme et de la femme, on constate que celles-ci se complètent entre elles : l’homme est chargé de travailler durement tandis que la femme est chargée des tâches ménagères, de l’éducation des enfants, etc. C’est pourquoi, Allah le Tout Puissant épargne la femme du labeur à l’extérieur – assigné à l’homme – pour qu’elle ait le temps nécessaire pour accomplir toutes les besognes de l’intérieur.[8]

  1. Les raisons de la ‘kawama’ :

Celle-ci est confiée à l’homme sous deux formes : innée  et acquise. 

Innée :

Allah a muni l’homme de prévoyance et de sagesse. Par contre, la femme est dotée d’un système psychique où les sentiments prédominent pour lui permettre d’accomplir son rôle maternel.

Acquise :

C’est l’homme qui est responsable de dépenser pour fonder une famille ; cela le mène à réfléchir profondément avant de prendre les grandes décisions dont le divorce[9]. En réponse à ceux qui expliquent le mot « dépenses » dans le verset (et en raison des dépenses et de la responsabilité qui incombe aux hommes au profit des femmes) par la somme d’argent attribuée à la femme lors du mariage, cheikh Al-Saadi[10]  dit : Allah a imposé aux hommes de se charger des dépenses nécessaires de leurs femmes[11], sans en préciser la nature, ainsi que de tous les membres de sa famille[12].

Chacun des membres du couple possède les aptitudes nécessaires pour accomplir ses devoirs : la formation physique et intellectuelle de l’homme lui permet de subvenir aux besoins – matériels et autres – de sa famille ; la femme, avec ses facultés physique et intellectuelle lui permet d’endurer les peines de la grossesse, de l’accouchement, de l’allaitement ainsi que de l’éducation  de ses enfants dans un environnement stable [13]Quant à l’homme, il assume ses responsabilités financières dont la somme accordée à la femme pour conclure le mariage.

Quant à Sayed Kotb, qu’Allah lui accorde sa miséricorde, il considère que cette aya insiste sur la sagesse de la création du mâle et de la femelle comme les deux pôles de la vie sur terre. Chacun d’eux est préparé à assumer sa responsabilité sur les plans : physique, intellectuel et moral. (Et ton Seigneur ne fait du tort à personne) (Al Kahf, 49)[14]  Cette diversité de fonctions et de missions aboutit à une complémentarité entre les deux pôles, l’homme et la femme.

Enfin, au quotidien, la fermeté, la sagesse, la prévoyance, et l’interaction sociale sont nécessaires : rôle joué par l’homme ; l’affection, la douceur et la tendresse sont du ressort de la femme. Cette idée subtile se trouve dans l’aya suivante : (Ne convoitez pas ce qu’Allah a attribué aux uns d’entre vous plus qu’aux autres) (Al Nissa’a, 32)[15]

  1. C) les limites de la ‘kawama’ :

Il est vrai que la religion l’a attribuée à l’homme mais il ne doit pas à en profiter selon son bon vouloir ni à en abuser pour manipuler sa famille à son aise. Ce n’est pas une arme pour menacer la femme ni pour porter atteinte à    sa liberté et à sa dignité. Sayed Kotb, qu’Allah lui accorde sa miséricorde, définit cette notion en précisant ses limites : celle-ci ne doit jamais annuler l’état civil de la femme, ni sa personnalité dans son foyer, ni dans la société. Ce n’est qu’un emploi – dans le cadre de la famille – pour gérer le foyer, le protéger et le défendre. En fait, la présence d’un « Kayem » dans une institution quelconque ne doit jamais mener à marginaliser partenaires, ni  employés. En effet, l’islam a affirmé que cette charge doit être pratiquée avec affection, tendresse et protection ; dans le cas de la famille, l’homme doit l’exercer avec beaucoup d’égards envers son épouse et envers ses enfants.[16]

En fait, la ‘kawama’ est tout au profit de la femme et de la famille toute entière : il n’est point question que la personnalité de la femme s’efface ou s’incorpore à celle de l’homme.[17] L’aya étudiée se termine par : (Allah est certes, Haut et Grand) (al Nissa’a, 34)  pour défendre à l’homme d’être arrogant, car personne n’est supérieur à Allah, Gloire à Lui.

En effet, l’Islam a repris la formule « les ordres d’Allah »[18] 12 fois dans le Saint Coran[19] dont 4 dans la même aya et une fois par l’expression « les préceptes qu’Allah a révélés »[20]. « Si la maison est une institution éducative ou société économique, il lui faut donc un chef. Ce rôle n’annule point la consultation, l’entente et l’échange de points de vue dans l’intérêt de tous. Celle loi est mise en vigueur dans tous les domaines, pourquoi en exclure le foyer ? »[21] Ces injonctions sont valables dans toute institution éducative ou économique – dont la famille [22]– nécessitant la présence d’un « directeur ». Néanmoins, cette charge n’empêche ni la consultation entre partenaires ni l’intercompréhension ni l’échange dans l’intérêt de tous.

« Si la femme assume les responsabilités de l’homme, elle serait dépassée par celles-ci ; elle ne serait point heureuse dans ce foyer .ressentant le besoin d’avoir auprès d’elle un appui pour supporter ce fardeau ainsi que pour la protéger des personnes avides. »[23]

  1. Rapports entre ‘kawama’ et prédominance :

La prédominance des hommes sur les femmes est attestée par le Coran et la Sunna, Allah, le Tout Puissant, dit :

(Elles ont des droits équivalents à leurs obligations, conformément à la bienséance. Mais les hommes ont cependant une prédominance sur elles) (Al Bakara 228) Cette aya  fait partie d’un ensemble d’ayat stipulant les conditions du divorce ; c’est aussi une règle générale, dépassant la vie conjugale, pour s’étendre à la vie politique et sociale. Mais quelles sont les limites de cette prédominance ?

En fait, l’Islam œuvre pour le bien et le bonheur de l’être humain dans ce bas- monde et dans l’au-delà. La prédominance dont il est question n’est pas un privilège accordé à l’homme mais plutôt des obligations à assumer en tant que veilleur sur les intérêts de son épouse et de sa famille. En réalité, ce fragment de l’aya : (Mais les hommes ont cependant une prédominance sur elles) (Al Bakara 228) est une explication d’une autre aya : (Les hommes prennent soin des femmes et s’occupent de leurs affaires.) (Al Nissa’a, 34)

Cette prédominance  concerne essentiellement « la protection[24] et le ménagement que l’homme ne doit pas dépasser afin de ne pas opprimer son épouse. »[25]

 « La femme doit assumer une obligation tandis que les hommes doivent en assumer plusieurs. Ce ‘degré’ l’investit du statut de chef pour le charger de la protection des intérêts de sa femme. »[26]

« C’est être chef dans son foyer pour permettre les relations conjugales, autant de responsabilités pour l’homme dépassant de loin celles de la femme. Elle s’occupe de ses enfants et des affaires de son foyer tout en lui demandant les dépenses nécessaires. »[27]

  • Les aspects de la ‘kawama’ :

Selon le Coran et la Sunna, celle-ci se décline de trois manières :

A – Assumer la responsabilité de la famille : dépenses et besoins

Il incombe à l’homme de fournir à sa femme les dépenses nécessaires, même si elle est riche. Selon l’Islam, elle n’est pas supposée assumer ses dépenses personnelles. Le fait de mettre une clause dans le contrat de mariage stipulant le refus de l’argent de son mari est une condition invalide car allant à l’encontre de la législation. Au cas où la femme est riche et son mari pauvre, il se doit d’assumer les dépenses familiales autant que possible.[28]

A l’époque actuelle, certains écrivains considèrent que la suprématie de l’homme n’a plus lieu d’être puisque la femme travaille, gagne de l’argent et partage avec son mari la responsabilité financière de la famille. C’est une donne contre nature : l’homme est habilité à  assumer la charge de la ‘kawama’ tandis que la préservation est le lot de la femme. Chacun d’eux a sa fonction propre tout comme les membres du corps humain : la main ne peut remplacer un œil atteint de cécité et vice versa.

Le rôle de l’homme ne se confine point à la charge financière mais s’étend également  à la charge religieuse : Allah, le Tout Puissant, dit : (O vous qui avez cru ! Préservez vos personnes et vos familles, d’un Feu) (Al Tahrim, 6) et (O vous qui avez cru ! Préservez vos personnes et vos familles, d’un Feu) (Taha, 132)

B – La prise en charge :

           La « wilaya » signifie : le soutien et l’alliance. La personne qui s’en charge est censée être aux côtés de la femme lors du contrat de mariage.[29]  Etymologiquement, ce terme renvoie à la liberté octroyée à une personne  pour conclure des accords ou valider des contrats[30]. En cas de contrat de mariage,    cette personne est celle qui se charge des intérêts de la femme, qu’il soit son père, son oncle, son frère, son tuteur ou un homme de religion.[31].

Selon l’Imam Malek, qu’Allah lui accorde sa miséricorde : le « waliy » de la femme est toute personne qui la place dans une position favorable qu’il ait un lien de parenté ou un tuteur [32] Al- Jiziri [33]a dit : « En mariage, le « waliy » est la personne sans laquelle le contrat de mariage est invalide, c’est le père, le tuteur, le cousin côté paternel ou un homme au pouvoir ».[34]

Il y a là deux formes : prise en charge de l’argent et de l’âme.

La prise en charge de l’argent et des intérêts matériels, c’est leur préservation quand il s’agit d’une personne mineure ou insensée.

Quant à la prise en charge de l’âme, elle se présente sous deux formes :

  • La protection et la défense des jeunes et même des adultes.
  • La prise en charge du contrat de mariage pour la jeune fille sans aucune contrainte. C’est une préservation de ses droits lui permettant d’éviter toute conséquence fâcheuse. Le « waliy » n’a ni le droit d’empêcher le choix de l’époux ni d’imposer un mari.

Si ces conditions ne sont pas respectées, la « wilaya » devient non valide et c’est le juge qui se charge des formalités du mariage.[35] La prise en charge n’est point un asservissement [36]de la femme mais plutôt une préservation de sa dignité et de ses droits. Allah, le Très Haut, protège la femme de sa faiblesse émotionnelle par la présence à ses côtés d’un homme fiable[37].. Il faut insister que ses mesures ne signifient point la dévalorisation de la femme mais au contraire la nécessité d’une présence masculine pour la conseiller et pour traiter avec le futur mari et sa famille.

           C – Le divorce :

Le divorce est la troisième forme de la prise en charge, Allah, le Tout Puissant, dit : (Et quand vous divorcez d’avec vos épouses, et que leur délai expire, alors, reprenez-les conformément à la bienséance ou libérez-les conformément à   la bienséance.) (231, Al Bakara) 

     Cette aya s’adresse à l’homme puisque c’est lui qui est responsable de répondre aux besoins de sa famille ; il est censé être, par nature, moins impulsif que la femme donc plus perspicace.

Le  Prophète, que Dieu le bénisse et lui accorde la paix, a dit : (C’est le mari qui est responsable du divorce) [38]   En fait, l’Islam nous met en garde contre le divorce qui a lieu sans raison mais le considère comme une solution pour la mésentente entre les deux époux.  Allah, gloire à Lui, l’a limité à trois fois : (Le divorce est permis pour deux fois. Alors, c’est soit la reprise conformément à la bienséance, ou la libération avec gentillesse.) (Al Bakara, 229)

Deuxièmement : La responsabilité de la femme mariée (La préservation)

  • Sens de la « hafidhiya » :

Dans la langue arabe, ce terme a beaucoup de significations dont la préservation et la protection. Allah, le Tout puissant, dit : (Celles qui protègent ce qui doit être protégé, pendant l’absence de leur époux, avec la protection  d’Allah) (Al Nissa’a, 34). : c.a.d : parce qu’elles tiennent à obéir à Allah. [39]

La dernière partie de cette aya est explicitée dans plusieurs hadiths du Prophète. L’imam Ibn Jarir a rapporté qu’Abi Huraira a dit : « Le Prophète, paix et bénédiction d’Allah soient sur lui,  a dit :   *La meilleure des femmes, est celle qui te rend satisfait lorsque tu la regardes, qui t’obéit lorsque tu lui donnes des ordres, qui préserve  ton honneur et garde ton argent en ton absence*. Le Messager d’Allah a ensuite lu l’aya citée plus haut * [40] . Nous trouvons là toutes les qualités requises pour la femme musulmane : l’affection, la stabilité familiale, la préservation de soi, l’obéissance au mari, la protection de son honneur, son argent et ses secrets ainsi que l’éducation des enfants selon les préceptes de l’islam, en présence et en l’absence de son mari. Assumer cette lourde responsabilité l’élève au rang des « femmes vertueuses ».

Imam Abu Bakr Alarabi, qu’Allah lui accorde sa miséricorde, explique (protègent ce qui doit être protégé, pendant l’absence de leurs époux) comme étant le fait de s’éloigner de tout ce que son mari refuse, durant son absence comme s’il est présent.[41]   Sheikh Reda explique par « préserver tout ce qui concerne son mari dont leur vie conjugale »”.[42]

Par ailleurs, le Prophète Mohammad, paix et bénédiction d’Allah soient sur lui, a précisé, dans son dernier discours que les deux époux jouissent des mêmes droits cités ci-dessus, les uns envers les autres[43].

  • Les aspects de la préservation :
  1. Celle de la femme elle-même et du foyer durant l’absence et la présence du mari :

L’emploi du verbe « protéger » ou « garder » dans l’explication du verset (Al Nissa’a, 34) suppose la présence de quelque chose de précieux pouvant se perdre sans cette protection.

Imam Al Razi, qu’Allah lui accorde sa miséricorde, explique cette aya comme suit : la piété ainsi que l’obéissance ininterrompue envers Allah précède les droits du mari. En commentant ce fragment, * par la protection de Dieu *, il présente plusieurs hypothèses :

  • La femme doit préserver les droits de son mari tant qu’il est juste envers elle et tant qu’il répond à ses besoins financiers.
  • La femme ne peut rien faire sans la protection et l’aide d’Allah.
  • La femme préserve les droits de son mari car elle tient à obéir à Allah.

Allah, Le Tout Puissant, dit : (Et quant à celles dont vous craignez la désobéissance, exhortez-les)[44], ainsi, les femmes obeissantes a leurs maris vivent en paix avec eux.[45]

Donc, la préservation est le pilier de la famille, la garantie de sa stabilité ; la femme donne vie aux enfants (par l’accouchement, l’allaitement, l’éducation) préservant la survie du genre humain.

  1. L’obéissance conformément à la bienséance :

    Allah le Tout Puissant a prescrit l’obéissance de la femme envers son mari        puisqu’il est le guide de la famille ainsi que le responsable des besoins financiers et moraux de tous ses membres.  (les femmes vertueuses sont obéissantes)[46] Il va sans dire que si l’épouse obéit à son mari, elle contribue à garder l’harmonie au sein de la famille tout en consolidant sa relation avec lui ; cela ne peut que tenir à distance tout danger extérieur pouvant menacer la famille.

Le reste du verset (Et quant à celles dont vous craignez la désobéissance) au sens de désobéissance à l’ordre d’Allah, leur époux est en droit de les amener au droit chemin. (Si elles arrivent à vous obéir), ce qui prouve la responsabilité de la femme envers son mari tant que ses ordres respectent les préceptes d’Allah (alors ne cherchez plus de voie contre elles) : si elle lui obéit, il doit bien la traiter.

Troisièmement : Les objectifs des responsabilités familiales 

En Islam, les relations familiales sont fondées sur trois piliers : l’affection et la sérénité. L’Islam a aussi précisé les droits et les devoirs de chacun au sein du couple conjugal et ce, suivant les objectifs de la Charia islamique[47]. Les plus importants sont :

  • Obéir aux ordres d’Allah :

Une des plus importantes responsabilités familiales est celle d’obéir à Allah en formant une famille respectueuse de ses ordres. Allah, le Tout Puissant, dit : (pourvu qu’ils pensent pouvoir tous deux se conformer aux ordres d’Allah) (Al Bakara, 230). En fait, les parents sont responsables, devant Allah, d’éduquer leurs enfants selon les instructions et les principes de l’Islam. Le contraire irait à l’encontre du but ultime d’Allah, Gloire à Lui, il dit : (O vous qui avez cru ! Préservez vos personnes et vos familles, d’un Feu dont le combustible sera les gens) (AL Tahrim, 6)

  • La sérénité conjugale et la complémentarité entre les époux :

Allah, Gloire à Lui, dit : (C’est Lui qui vous a créés d’un seul être dont il a tiré son épouse, pour qu’il trouve de la tranquillité auprès d’elle) (Al Aaraf, 189), (Et parmi Ses signes il a créé de vous, pour vous, des épouses pour que vous viviez en tranquillité avec elles et Il a mis entre vous de l’affection et de la bonté. Il y a en cela des preuves pour des gens qui réfléchissent)   (Al Room, 21) Allah, le Tout Puissant, dit également : (elles sont un vêtement pour vous et vous êtes un vêtement pour elles) (Al Bakara, 187). Tous ces versets insistent sur le but ultime du mariage : l’affection et la sérénité entre les époux pour assurer à la famille, stabilité et harmonie. La cohabitation spirituelle est alors le secret de toute vie conjugale solide.

Celle-ci devrait régner lors même des rapports intimes des deux époux. En Islam, l’affection et les nobles sentiments  sont à la base de la vie conjugale loin des disputes et des différends. Celui-ci vise à établir une vie heureuse où les deux pôles se complètent tout en s’éloignant de tout conflit intérieur entre droits et devoirs de chacun pour jouir enfin de leur amour mutuel, dans notre monde ici-bas et en l’au-delà.

  • Garantir à la famille et à la société, stabilité et pérennité : 

La famille est le giron naturel pour tout enfant, avec la responsabilité de l’éduquer pour lui donner un équilibre à tous points de vue. Cela ne peut que se réaliser que dans une ambiance de compréhension mutuelle entre les deux époux ; l’affection et l’amour peuvent faciliter cette tâche pour garantir la stabilité de la famille – image réduite ou microcosme – et par suite celle de la société entière – image élargie ou macrocosme -En effet, les crises et les problèmes sociaux de nos jours, ne sont que le résultat de l’absence de cette stabilité.

  • Préserver les cinq entités :

Le but ultime de la Charia est de réaliser l’intérêt de l’être humain en ce bas-monde et en l’au-delà. En fait, Si les deux époux assument leurs responsabilités conformément aux ordres d’Allah, ils parviendront ainsi à préserver  les cinq entités, signalées dans le Coran et la Sunna, ce sont :

  • La religion :

           Préserver la religion est le premier objectif à réaliser : préserver les droits mutuels de chacun, éduquer les enfants selon les préceptes d’Allah, coopérer avec les membres de la famille pour adorer Allah : voilà le but ultime et le plus noble de toute l’humanité.

  • L’honneur et la filiation :

            La pureté de la religion exige la préservation de l’honneur sans lequel l’être humain ne peut que subir la honte. En fait, les deux époux sont responsables de la protection de leur famille contre tout danger extérieur ou intérieur. Quant à la femme, elle doit protéger ses enfants, leur apprendre tout ce qui est vertueux, les avertir contre tout mal. Il lui faut surtout préserver son honneur et celui de son mari.

  • La vie des membres de la famille :

La responsabilité familiale vise à assurer une vie saine à tous ses membres, du point de vue religieux et social : en respectant les principes et les directives de l’Islam. Répondre aux besoins de chacun : logement, vêtements, nourriture, enseignement et remèdes. L’Islam a précisé aussi les mesures de préservation des tout-petits même avant l’accouchement.

  • La pensée:

Les deux époux doivent s’occuper de la pensée et de la mentalité de leurs enfants, pour leur permettre d’avoir un jugement sain.

  • L’argent:

L’homme est responsable de fournir les dépenses nécessaires pour sa famille, et la femme est responsable de préserver l’argent de son mari, en son absence tout comme en sa présence.

Conclusion :

En fait, cette recherche nous montre, l’équité de l’Islam en ce qui concerne la répartition des responsabilités familiales – entre « kawama » et préservation – selon les spécificités morales et psychologiques de chacun des deux époux. La consultation et l’affection au sein du couple est nécessaire pour leur permettre de se compléter : seule l’harmonie du foyer pourrait leur permettre de réaliser leur but commun à savoir satisfaire Allah en ce monde et en l’au-delà. Il y a là la réfutation des prétentions des personnes tendancieuses – dont les orientalistes – en ce qui concerne le statut de la femme en Islam. Les idées les plus importantes de cette recherche sont :

  • La « kawama » pour l’homme est une responsabilité et non pas un privilège ; c’est aussi et surtout une obéissance à Allah.
  • La préservation pour la femme est aussi une obéissance aux ordres d’Allah : protéger tous les membres de sa famille.
  • Si ces responsabilités sont bien assumées par chacun et chacune, il n’y aura que des familles vivant dans la stabilité, suivant le modèle du Prophète Mohammad, paix et bénédiction d’Allah soient sur lui, pour : l’honnêteté, la loyauté, la coopération, l’amour, l’intégrité et la tolérance.
  • La responsabilité véritable n’est pas seulement de répondre aux besoins matériels de la famille mais avant tout de former les générations futures dans une nation forte.
  • La Charia islamique tient à fournir aux gens la stabilité des familles et le bonheur en ce bas-monde et en l’au-delà.

Les familles musulmanes de nos jours peuvent-elles assumer leurs responsabilités en paroles et en actes présentant un modèle  à suivre ? C’est le seul rempart face à la  mondialisation et au  matérialisme.

N’est-il pas temps pour les membres de la famille, d’oublier leurs conflits et leurs intérêts personnels pour unifier leurs efforts  afin de réaliser les objectifs de la Charia islamique ?

Traduite par:

Noha Mokhtar***

Révisé par:

Prof. Hedaya Mashhour****

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* « Kawama » est un concept islamique n’ayant pas d’équivalent en langue française dont le sens est : l’assistance, la protection, la prise en charge, la gestion des affaires des femmes par leur époux. 

[1]- Doctorat en Histoire de l’islam, Université Mohammed d’Oujda, Maroc, Professeur d’université, Faculté des   

    Fondements de la religion, Université d’Al-Qarawiyyin, Maroc. Courriel : rachid1433@yahoo.com.

L’article original est publié dans : Rachid Kahus (2015) : « Les responsabilités familiales selon la vision islamique. Code de la famille maghrébine ». (in) Ra’ed Gamil Okacha, Mounzir Arafat Zeitoun : La famille musulmane et les changements contemporains. Dar El Fath pour les études et pour l’édition, Oman, 2015. (p.611-654)

[2]– Bukhari, Muhammad ibn Isma’il. : Recueil fiable. Edité par : Mustafa Deeb al-Bagha, Beyrouth : Dar Ibn Kathir et al-Yamamah, 3e édition, 1407 AH / 1987 AD, Kitab al-Nikah, Chapitre sur la crainte du feu pour vous-mêmes et pour votre famille, hadith n° 5188 et 5200. Voir aussi :

Muslim, Abu al-Husayn ibn al-Hajjaj al-Qushayri al-Nisaburi. Sahih Muslim, édité par : Muhammad Fouad Abdel Baqi, Beyrouth : *Dar Ihia’a alturath al arabi*.  Livre * Al Imara*, chapitre sur la Vertu de l’Imam Juste et la Punition des injustes, l’exhortation à la bonté envers le peuple et l’interdiction de le mettre en difficulté, vol. 3, Hadith n° 1829, p. 1459.

3-Al-Fayoumi, Ahmed bin Muhammad bin Ali, Al-Misbah Al-Munir, Beyrouth : Bibliothèque Al-Asriya, 3e édition, 1420 AH / 1999 AD, sens de : *Kam*(mot arabe), p. 268. Voir aussi :

– Al-Razi, Muhammad ibn Abi Bakr ‘Abd al-Qadir., dictionnaire Mukhtar Al-Sahah, Beyrouth : Dar Al-Fikr Al-Arabi, 1e édition, 1997 AD, sens de : ‘Kawem’ (verbe arabe)  p. 244.

– Al-Zamakhshari, Jarallah Fakhr Khwarazm Mahmoud bin Omar, Principes de la rhétorique. Introduction, explication et commentaire : Muhammad Ahmad Qasim Beirut, Bibliothèque Al-Asriya, 1ère édition, 1423 AH / 2003 AD, sens du mot : ‘Ko’m’ (mot arabe), p. 711.

– Al-Isfahani, Abu al-Qasim ibn al-Mufaddal connu sous le nom d’Al-Ragheb Dictionnaire du vocabulaire du Coran, revu et corrigé par : Ibrahim Shams al-Din Beyrouth : Dar al-Kutub al-Ilmiyya, 1ère édition, 1418 AH / 1997 AD, sens du mot : ‘Ko’m’ (mot arabe), p. 464.

– Alzugag Abu al-Qasim . Significations et syntaxe du Coran, édité par: Abdul Jalil Abdo Shalabi, Beyrouth : Bibliothèque Alam al-Kutub, 1408 AH / 1998 AD, vol. 2, p. 46.

4- Al Fayrouz Abadi Magd El Din ben Ya’coub : Basa’er thaoui tamyiz  fi lata’ef al ketab alaziz. Edité par Mohamed Ali El Naggar. Le Caire, le Conseil suprême des Affaires islamiques. Comité de la renaissance du patrimoine islamique, 1412 de AH / 1992. 4e volume. Sens du mot : ‘ko’m’ (mot arabe). (p. 309)

5- Karkar : Esmat aldin, Al mara’a filahd alnabaoui. Beyrouth : Dar El Gharb al islami. 1e édition, 1993. (p. 216)

[6]– Ibn Atteya, Abou Ahmad Abdel El Haq ben Ghaleb Ben Atteya al Andaloussy : Al mouharir alwaguiz fi tafsir alkitab al aziz. Edité par : Le Comité scientifique de Fès à Rabat : Publications du Ministère d’El Awqaf et des Affaires islamiques, 1397 AH / 1997. Volume 4. (p. 103)  

[7]–  C’est Muhammad Metwally Al-Shaarawy (15) avril 1911 AD – 17 juin (1998 AD), cheikh des prédicateurs et leur imam à l’ère moderne ; érudit religieux ; ancien ministre égyptien des Awqaf, l’un des interprètes les plus célèbres du Saint Coran à l’époque moderne. Il a une production abondante dont : L’interprétation du Saint Coran par Al-Shaarawy,  Mohammad l’être humain accompli, Preuves tangibles de l’existence d’AllahBiographie du Prophète et bien d’autres ouvrages.

[8]– Shaarawy, Muhammad Metwally. Fatwas des femmes, Le Caire : Bibliothèque du patrimoine islamique, 4e édition, 1422 AH / 2001 AD, pp. 99-100 (édité

9 – Al-Qaradawi Yusuf : Statut de la femme dans la vie islamique, Beyrouth, Fondation Al-Resala, 1ère édition, 1421 AH / 2000 AD, p. 24.

[10]– Abdul Rahman bin Nasser bin Abdullah Al-Saadi Al-Tamimi (mort en 1367 AH), interprète, l’un des érudits hanbalites, du peuple du Najd, sa naissance et sa mort à Unaizah à Qassim, et il est le premier à y établir une bibliothèque (en 1358), il a environ 30 ouvrages, dont : « Taysir Al Karim Al Mannan fi tafsir Al Coran », « Taysir Al Latif fi kholaset makased aL Coran ». Voir :

Al-Zarkali Khair Al-Din: Al A’lam. Beyrouth : Dar Al-Ilm Li Malayin, 5e édition, 1980 apr. J.-C., vol. 3. (p. 340)[10]

[11] – Al-Saadi, Abdul Rahman bin Nasser : Taysir Al Karim Al-Rahman fi tafsir kalam Al-Mannan. Révisé  par : Abdul Rahman bin Mualla Al-Luwaihaq, Beyrouth : Fondation Al-Resala, 1ère édition, 1420 AH / 2000 AD, p. 177

[12]– Ibn Abbas a dit à ce propos l’aya 34 de la sourate Al Nissa’a. Voir : Ibn Al Gouzi Abdel Rahman Ben Ali Ben Mohamed : Zad elmassir fi Elm altafssir. Beyrouth : Le Bureau islamique, 1404 de l’Hégire. Tome 2. (p. 74)    –

[13] – Khubaiza, Muhammad Yaqoubi, « Nakd alnatharia almoghreda fi tholm Al Islam lelmara’a », Journal *Al Ihya’a*, Association des savants marocains, n° 15, numéro 27,  mois de Chawwal 1420 AH / janvier 2000 AD.   P 235-236.

[14] – Sayyid Qutb : *A l’ombre du Coran*, Beyrouth, Dar Iyhiya’a Altourath Al Arabi, 9e édition, 1391 AH / 1971 AD, vol. 4, p. 353

[15]Droits des femmes entre la loi islamique et la charte mondiale des droits de l’homme, Beyrouth : Fondation Al-Maaref, 1ère édition, 1413 AH / 1992 AD, p. 107-108.

[16] – Qutb : A l’ombre du Coran, (op.cit.), vol. 4, p. 355.

[17] – Zidane, Abdel Karim : Développement des lois de la femme et du foyer islamique à la lumière de la charia islamique. Beyrouth : Mo’assassat Al Ressala, 1415 de l’Hégire / 1994. Tome 7. (p.p. 277- 279). Voir également :

– El Bahey, El Kholi : L’Islam et la femme contemporaine. El Koweït, Dar El Kalam, 1404 de l’Hégire / 1984. 4e édition. (pp. 75 et 76)

– Beltagui, Mohamed : Le statut de la femme dans le Saint Coran et la Sunna. Le Caire : Dar El Salam, 1420 de l’Hégire / 2000. (p. 106).

– Nemr, El Sayed Mohamed : Formation de la femme musulmane. Djeddah, El Dar El Saoudia, 1404 AH / 1983. 2e édition. (pp. 43 et 44)  

[18] – Al-Ghazali, Mohammad : Kadaya al mara’a Bayn Al Takalid arrakeda wal wafeda. Le Caire: Dar Al-Shorouk, 3e édition, 1412 AH / 1991 AD, p. 154.

19- Sept fois dans la sourate Al-Baqarah, ayat (187, 229, 230), une fois dans la sourate Al-Nisa, aya 13, une fois dans la sourate Al-Tawbah, aya 97, une fois dans la sourate Al-Mujadila, aya 4, et une fois dans la sourate Al-Talaq, aya 1.

[20] – – Il s’agit de l’aya 229 de la sourate Al-Baqarah.

[21]–  Il s’agit de l’aya 97 de la  sourate Al-Tawba

[22]–  Al Ghazali, Mohamed :. (op.cit.) (p. 155 

[23] –  Belhag, Nadia : La femme et la situation familiale. Imprimerie des nouvelles connaissances : Rabat, 1997. (p. 140)

[24] – – Hegazy, Mohamed Mahmoud : L’Exégèse explicite. Beyrouth : Dar El Kitab El Arabi, 1402 de l’Hégire / 1982. Volume 1. (p. 67)

[25] – Afifi, Abdallah : La femme arabe sous l’égide de l’Islam. Le Liban : Dar El Kitab El Arabi, non date. (p. 37)

[26]– – Reda, Mohamed Rachid : Appel au sexe faible : droits des femmes en Islam et leur part dans la réforme générale du Prophète Mohamad. Commenté par Mohamed Nasser El Albani, Beyrouth-Damas : Le Bureau islamique, non daté. (p. 36)

[27] – – Chaltout, Mahmoud : AL Islam, Foi et  Charia: Dar El Chourouk, 1411 AH / 1991. (pp. 156 et 157)

[28] – Abu Zahra, Muhammad : Almugtama’a Alinsany fi thil Al Islam. Djeddah : AlDar Alsaoudia pour l’édition et la distribution, 2e édition, 1401 AH / 1981. (pp. 110-111).

[29] – Al-Razi : Dictionnaire *Mukhtar Al-Sahhah, sens du mot : Waly, (mot arabe) voir aussi : – Al-Fayrouz abadi, Basa’er thaouitamyis fil Ketab al aziz.  vol. 5, p. 281.

[30]–  Al-Zuhaili Wahba, : Alfiqh Alislamy Wa Adillataho*, Damas : Dar Al-Fikr, 3e édition, 1409 AH / 1989 AD, vol. 7, p. 187.

[31] – Al-Rassa’a : Charh Hodod Ibn Arafa. p. 218.

[32]–  Al-Qurtubi, Muhammad bin Ahmed : *Al-Jami’ pour les dispositions du Coran*, Le Caire, Dar Al-Kitab Al-Arabi, 1967 AD, vol. 3, p. 75.

[33]– Il s’agit d’Abdul Rahman bin Muhammad Awad Al-Jaziri, un des érudits d’Al-Azhar, né sur l’île de Shendwell (Sohag en Égypte en 1299 AH, et a étudié à Al-Azhar .Il a été nommé inspecteur du Département des Mosquées au ministère des Awqaf, et a été membre du Conseil des savants supérieurs. Il est mort à Helwan en 1360 AH. Parmi ses ouvrages : Al Fiqh ala Almathaheb Alarbaa,* * Tawdih Ala’akaed* ,  * Alakhlaak Aldinya wal Hekam Alchariaa*, et bien d’autres. Voir :

– Al-Zarkali, *Alaalam*, , vol. 3, pp. 234-235.

[34] – Al-Jaziri, ‘Abd al-Rahman ibn Muhammad ‘Awad : Alfiqh Ala Almathaheb Alarbaa.  Beyrouth : Dar Ibn Hazm, 1ère édition, 1422 AH / 2001 AD, p. 826.

[35]– Saleh Souad Ibrahim. *Kadaya Almaraa almoasera ro’eya charyia wa nathra wakeeya*, Le Caire : Bibliothèque du patrimoine islamique, 1ère édition, 1423 AH / 2003 AD, p. 50.

[36]– Majouz, Muhammad *Ahkam Alosra filchariaa alislamiya*, Al dar Albaydaa, imprimerie alnajah Algadidah, 2e édition, 1410 AH / 1990 AD, p. 85.

[37]– Al-Qurtubi, *Aljami’ des dispositions du Coran*, (op.cit.), vol. 3, p. 73 .

[38]–  Ibn Majah Abu Abdullah Muhammad bin Yazid Sunan Ibn Majah Damas Dar ihyaa alkutub alarabia (d. T.), Kitab al-Talaq Bab Talaq al-Abed, vol. 1, hadith n° 2081, p. 672. Al-Albani a dit : « Hadith Hassan ».

[39]–  Al-Isfahani, Dictionnaire de vocabulaire coranique, référence précédente, pp. 244-245.

[40] – Al-Tabari, Abu Jaafar Muhammad bin Jarir  * Jami’ al-Bayan fi Ta’wil al-Qur’an*, édité par : Ahmad Muhammad Shaker, Beyrouth : Fondation Al-Resala, 1ère édition, 1420 AH / 2000 AD, vol. 8, p. 295. Voir aussi :

– Al-Hakim, Abu Abdullah Muhammad bin Abdullah Al-Mustadrak pour les deux Sahihs, révisé  par : Mustafa Abdul Qadir Atta, Beyrouth : Dar Al-Kutub Al-Ilmiyya, 1ère édition, 1411 AH / 1990 AD, vol. 2, p. 161.

[41]–  Ibn al-Arabi, Abou Bakr al-Ma’afari al-Maliki, *Ahkam Alquraan*. Beyrouth : Dar al-Fikr, vol. 1, p. 435.

[42] – – Reda, Muhammad Rashid, Les droits des femmes dans l’islam, Beyrouth : Dar Al-Kutub Al-Ilmiyya, 1ère édition, 1426 AH / 2005 AD, p. 38.

[43]–  Al-Tirmidhi : Al-Sunan. Sujet de l’allaitement, chapitre sur les droits de la femme envers son mari, vol. 3, hadith n° 1163, p. 467. Abou ‘Issa a dit : « Ceci est un hadith correct. »

[44] – Al-Razi, Fakhr al-Din Abu Abdullah Muhammad al-Tafsir al-Kabir ou* Mafatih alghaib*, Le Caire : Al-Bahiya Al-Masriya Presse, (d.t.), vol. 10, pp. 87-89.

[45] – Abu Hayyan, Muhammad ibn Yusuf al-Andalusi : Albahr Almuhit filtafssir. Etude, enquête et commentaire : Adel Ahmed Abdel Mawjoud et Ali Muhammad Moawad, Beyrouth : Dar Al-Kutub Al-Ilmiyya, 1ère édition, 1413 AH / 1993 AD, vol. 3, p. 249.

[46]–  Ibn Manzur, Muhammad bin Makram : Dictionnaire Lisan al-Arab. Beyrouth, Dar Sader, 1ère édition, (d. T.), vol. 2, article : Qant, p. 73.

[47]–  Les objectifs de la Charia sont les suivants : * Les significations et les objectifs observés de la charia dans toutes ou la plupart de ses dispositions, (Voir) Al-Zuhaili,  Wahba : Usul al-Fiqh al-Islamiyya. Damas : Dar al-Fikr, 1ère édition, 1416 AH / 1986 AD, vol. 2, p. 1017.

*** Chercheur et traducteur égyptien.

**** Professeur de langue française. Département de langue française. Faculté des lettres, Université du Caire.

[i] Toutes  les interprétations en français sont tirées du lien suivant « ayahsurahquran.com » à moins de  mention contraire.

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