Gaza: Un nouveau début de l’Histoire

Gaza

Un nouveau début de l’Histoire

Par: Mohga Mashhour*

Voilà des mois que nous assistons à ce qui se passe à Gaza : meurtres, dévastation, etc. Bref, c’est une violation de l’humanité sous toutes ses formes. Certains se demandent comment ces crimes sont commis au vu et au su du monde entier sans aucune tentative véritable de la part des grandes puissances pour mettre fin à ce désastre humanitaire. Au contraire, nous trouvons que celles-ci offrent aux criminels, armes et financement pour plus de destruction.

Comment peut-on comprendre ce crime mondial qui dépasse tout ce que l’on pourrait imaginer ? Comment une telle tragédie continue-t-elle à avoir lieu à l’ère du libéralisme, considéré comme étant l’apogée de l’humanité, sa maturité et son développement, appelé par Fokoyama « la fin de l’Histoire ».

Il y a plusieurs décennies, ce philosophe américain avait prédit que la démocratie libérale avec ses valeurs de liberté, d’égalité, d’individualisme et de mondialisation constituerait le summum du développement idéologique humain puisque cette idéologie est sortie victorieuse de toutes les batailles. La preuve en est la chute du mur de Berlin et l’effondrement de l’Union soviétique. De la sorte, l’Histoire a atteint son objectif, sur les deux plans de la civilisation et de la culture. Selon lui, la « démocratie libérale » garantit la protection totale des droits de l’homme sans aucune discrimination raciale, sexuelle ou religieuse et ce, en réalisant le rêve de l’humanité entière : la liberté à tous ainsi que la justice et l’égalité.

Toutefois, les philosophes et les politiciens occidentaux n’ont pas dénoncé cette démocratie qui n’était en fait qu’un leurre pour essayer de dissimuler la réalité de leur vision se manifestant clairement à travers la théorie darwiniste. Celle-ci prône l’idée de survie du plus fort présentant le conflit comme inévitable démontré par ces exemples : la vie humaine est sous-estimée ; massacrer une personne est semblable au fait de tuer un animal ; les sentiments ne comptent pas et il n’y a pas de place pour les faibles ou les gens dans le besoin.

Au nom de cette théorie, certains se sont considérés supérieurs aux autres ; l’une de ses illustrations en est le mouvement nazi d’Hitler se basant sur la distinction de la race aryenne allemande. Au nom du darwinisme, des attaques contre les Etats faibles ont eu lieu ainsi que des massacres et des génocides.

Enfin, le monde a pris conscience de ce leurre : les manifestations de centaines de milliers de personnes dans de nombreux pays occidentaux en témoignent. Ils refusent la politique de leur gouvernement tout en exigeant l’arrêt de la guerre à Gaza et la garantie d’un minimum humain aux Palestiniens. Beaucoup se sont trompés sur les valeurs de leur civilisation qu’ils défendaient avec acharnement justifiant ainsi bon nombre d’actes dont l’invasion de l’Iraq pour libérer les Iraquiens de la dictature.

Grâce à Gaza, le masque est tombé pour montrer les vices de cette civilisation. De nos jours, personne ne peut ni défendre ni justifier ces pratiques barbares,  la réalité de la civilisation occidentale s’est déclarée au grand jour : c’est une civilisation qui se nourrit de massacres faisant fi de l’opinion des peuples et de la communauté internationale. Une civilisation basée sur le colonialisme des pays et le pillage de leurs richesses ainsi que sur l’extermination des peuples autochtones d’Amérique et d’Australie.

Cette sombre vérité a été habilement dissimulée voire parfois même justifiée. Les institutions internationales fondées par cette civilisation occidentale pour imposer la justice et les droits de l’homme, se sont révélé des instruments pour la servir n’ayant aucun impact sur le déroulement des évènements. Gaza, par sa résilience, sa dignité et sa résistance, présente une nouvelle signification de « la puissance » complètement différente de la force physique et du pouvoir des armes.

C’est la résistance de la foi qui rend la femme faible et l’enfant démuni tellement puissants puisque se défendant en pleine légitimité, laquelle résistance rend impossible le rêve des ennemis à savoir clore à jamais le dossier de la cause palestinienne. Personne n’est capable de prédire l’aboutissement de cette grande bataille mais sans le moindre doute, son premier résultat sera l’effondrement du rêve / illusion occidental en général ainsi que du rêve / illusion américain en particulier : une chute retentissante.

Dorénavant, l’Occident ne pourrait plus clamer l’importance de la démocratie ainsi que de l’opinion des peuples après avoir fait la sourde oreille aux appels des milliers de voix pour mettre fin à ses massacres. Plus personne ne croira le discours hypocrite américain (sur les droits de l’homme et l’égalité entre les gens) tant que les massacres d’enfants et de femmes à Gaza continuent ainsi que les déplacements forcés de milliers de personnes.

Aujourd’hui, Gaza joue un rôle prépondérant sur la scène internationale non seulement en dévoilant ce visage exécrable de l’Occident mais aussi en présentant une alternative morale, forte par sa croyance en Dieu et en ses droits légitimes, cette alternative civilisée a émerveillé le monde par sa force inhérente et son potentiel religieux.

L’Histoire ne s’est donc pas terminée avec la version du libéralisme occidental. Sur la terre de Gaza, nous allons assister, si Dieu le veut, à un nouveau début de l’Histoire plus moral, plus humain et plus généreux pour tous les êtres humains sans distinction.

Traduit par:

Noha Mokhtar

Revisé par:

Prof. Hedaya Mashhour**

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* Directrice du Centre Khotwa pour la documentation et les études. Secrétaire de rédaction du magazine al Muslim al Mau’aser.

** Professeur de langue française. Département de langue française. Faculté des lettres, Université du Caire.